- 20 mars 2016 -Chine
UNE CARTE D'IDENTITÉ POUR UN CONTRÔLE DES RELIGIONS
Les religieux chinois vont recevoir une "carte d’identité" spéciale délivrée par les autorités, mise en place l’an dernier pour les bouddhistes, va être étendue aux catholiques et aux taoïstes prochainement.
Dans le cadre d’un effort accru de contrôle des religions, la politique, mise en place l’an dernier pour les bouddhistes, va donc être étendue aux catholiques et aux taoïstes prochainement.
La mesure sera ensuite probablement aussi imposée aux protestants et aux musulmans, pour couvrir les cinq religions autorisées en Chine. Les autorités disposeraient ainsi d’un dossier plus détaillé sur les membres du clergé. Un moyen aussi de renforcer la pression sur les prêtres non enregistrés de la partie "clandestine" de l’Eglise catholique, ces prêtres et évêques qui refusent de faire partie de l’Association patriotique des catholiques chinois (APCC), l’organisation mise en place par le gouvernement pour régir l’Eglise catholique dans le pays.
Pour certains, la politique d’enregistrement systématique pourrait cependant avoir des effets contraires à ceux envisagés. "Si les autorités sont sérieuses au sujet de ces certificats, cela pourrait pousser les prêtres qui refusent ces cartes d’identité à prendre le chemin de la clandestinité", affirme l’agence de presse catholique Ucanews.
La frontière entre partie "officielle" et partie "clandestine" dans l’Eglise en Chine est en effet assez floue. Il arrive que des membres du clergé "clandestin" disposent d’églises visibles de tous et connues des autorités.
Selon les périodes et les responsables locaux, les communautés non enregistrées peuvent être laissées tranquilles ou être harcelées. Des activités pastorales peuvent être interdites occasionnellement, des lieux de cultes fermés, ou plus rarement détruits.
Le clergé local se montre lui aussi plus ou moins discret, certaines communautés testant les limites de leur liberté en organisant des rassemblements publics pour les fêtes religieuses.
D’après Ucanews, la politique d’enregistrement a officiellement été mise en place pour lutter contre les escrocs qui se font passer pour des religieux prestigieux afin de récolter des fonds. Sans surprise, l’APCC a approuvé le plan, déclarant lors d’une réunion du 25 février dernier qu’elle allait ordonner des évêques sous la direction du gouvernement, et amener le clergé non enregistré à adhérer aux structures officielles.
Les membres de la partie "clandestine" de l’Eglise refusent en effet de s’enregistrer, dans la mesure où l’enregistrement nécessite de faire partie de l’Association patriotique. Or, celle-ci récuse l’autorité du Vatican, considérée comme une ingérence étrangère dans les affaires intérieures chinoises.
Depuis cet été pourtant, aucun autre signe n’est survenu pour donner à penser que Pékin pourrait amender sa politique religieuse. (source : Mepasie)
Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil
|